La besace. Avec tout ça, j’avais presque oublié l’échec que nous avons essuyé quant à la mission que nous avait confié Zarakaï. Je vois bien que Joy essaye de faire tout ce qu’elle peut pour s’intégrer et je salue cette initiative courageuse. Il ne faut pas qu’elle s’inquiète, nous nous entendrons bientôt comme larrons en foire. Elle s’implique, elle essaye de comprendre ce qui se passe au ranch. J’ai foi en elle, je sais que bientôt, nous ne pourrons plus nous passer d'elle. En silence, je dépose mon assiette, impeccable. Il n’y a pas à dire, Laïla est un fin gourmet et, aussi simple soit le plat, j’ai rarement si bien mangé. Tilla, non sans une certaine fierté qui, je pense, est justifiée, tend la fameuse besace cousue d’un fil d’or à l’initiale de son propriétaire. J’acquiesce à la remarque de notre petite nouvelle. Il faut l’avouer, ce petit sac est un ouvrage de maître taillé dans un cuir d’excellente qualité. Quelque chose me dit que le nain tavernier doit tenir autant à ses précieuses herbes qu’à sa besace, si ce n’est plus. La question de Joy me fait tordre la bouche. Normalement elle aurait dû contenir bien des herbes mystérieuses pour aromatiser de délicieuses bières. Malheureusement, nous l’avons retrouvé vide, à notre plus grande déception. Je m’éclaircis la gorge ; « Elle contient quelques herbes aromatique que nous avons ramassé. Normalement… » Je commence en me passant une main dans les cheveux et en croisant les jambes « …elle aurait dû être pleine mais nous l’avons récupéré sans qu’il y est la moindre de trace de végétaux… »