Bien calé sous mes couettes, dormant d’un sommeil léger mais réparateur, je n’avais pas prévu de me faire réveiller de la sorte. Au début, sortant des bras de Morphée en sursaut, j’ai d’abord cru avoir rêvé les quelques coups à la porte de ma chambre. Je repose mollement ma tête sur l’oreiller, prêt à me rendormir quand j’entends la voix de Laïla. D’abord, appréciant peu de me faire sortir du lit de la sorte, je laisse échapper un grognement de mécontentement. Puis, mon esprit se réveillant doucement, je réalise vraiment ce que je viens d’entendre. Je me redresse sur les coude, le visage miné par la soirée mais Ô combien surpris et heureux de savoir la jeune femme de retour parmi nous. La pénombre règne dans ma chambre, la seule lueur perceptible vient des rayons du soleil passant à travers la fente des volets. Je jette rapidement un coup d’oeil au réveil électrique qui indique dix heures tapantes. Cela m’aura fait six heures de sommeil...c’est un luxe que je ne me suis pas souvent payé. Je souris et rabat ma couverture, il fait sacrément frais dans le coin le matin. Je frissonne et vais ouvrir mes volets, laissant la fenêtre entrebâillée pour changer l’air de la chambre. Peu adepte de cette fraicheur matinale, je vais me barricader dans la salle de bain où je m’empresse d’allumer le chauffage électrique. Vraiment, cela aurait été une offense du premier ordre si j’avais osé descendre prendre le petit déjeuner avec cette tête là. Je m’effraies de temps en temps, il faut bien le dire...

Rafraîchie, coiffé et rasé de près, je regagne ma chambre, la serviette nouée autour de la taille. Je me mordille la lèvre en voyant l’heure qui a défilé. Il est onze heures moins le quart. S’il y a quelque chose qui ne changera jamais, c’est mon désaccord permanent avec la ponctualité. Je soupire et retire des mes étagère un T-shirt sans manche blanc par dessus lequel je boutonne une chemise toute aussi immaculée. Un pantalon noir fera l’affaire. A peine ai-je attaché correctement mes bretelles que je sus déjà dehors, définitivement en retard.